Il nous avait laissé avec « The Ghost Writer », il nous revient avec « Carnage », adaptation de la pièce de théâtre « Le dieu du Carnage » de Yasmina Reza. Un huit clos dans lequel tout démarre gentiment, calmement. Deux enfants se sont battus, l’un en a perdu sa dent. Les parents de la brute viennent s’excuser auprès de ceux de la victime. Les échanges sont polis, aux premiers abords. Et puis, petit à petit les mots contrarient, fusent et claquent dans la pièce, apportant leur lot de dégâts et transformant peu à peu l’atmosphère cordiale du début en un atroce carnage des passions. Et lorsque la démesure fait son entrée sur scène, tout bascule et les couples en viennent à s’auto-détruire. Festival d’alcool, d’injures, de remises en question…On se déchire. Rien n’est épargné. Il faudra attendre que la tempête passe avant que la raison ne reprenne le dessus sur les personnages. Vu d’extérieur, le film donne à voir des scènes drôles, cyniques à souhait et assez subtiles. Mais l’enjeu du film n’est pas là. Le tout offre une réelle réflexion philosophique sur la maitrise des passions et la place de l’Homme dans la société. A la fin, toutes ces passions sont purgées. Les personnages se sont défoulés, ont sorti tout ce qu’il avait sur le coeur et peuvent enfin repartir sur de bonnes bases. L’ensemble est servi par un casting cinq étoiles et vraiment convaincant. On en ressort de bonne humeur. Un vrai plaisir en cette fin d’année !
14/20