Carnage – De Roman Polanski – 2011

Il nous avait laissé avec « The Ghost Writer », il nous revient avec « Carnage », adaptation de la pièce de théâtre « Le dieu du Carnage » de Yasmina Reza. Un huit clos dans lequel tout démarre gentiment, calmement. Deux enfants se sont battus, l’un en a perdu sa dent. Les parents de la brute viennent s’excuser auprès de ceux de la victime. Les échanges sont polis, aux premiers abords. Et puis, petit à petit les mots contrarient, fusent et claquent dans la pièce, apportant leur lot de dégâts et transformant peu à peu l’atmosphère cordiale du début en un atroce carnage des passions. Et lorsque la démesure fait son entrée sur scène, tout bascule et les couples en viennent à s’auto-détruire. Festival d’alcool, d’injures, de remises en question…On se déchire. Rien n’est épargné. Il faudra attendre que la tempête passe avant que la raison ne reprenne le dessus sur les personnages. Vu d’extérieur, le film donne à voir des scènes drôles, cyniques à souhait et assez subtiles. Mais l’enjeu du film n’est pas là. Le tout offre une réelle réflexion philosophique sur la maitrise des passions et la place de l’Homme dans la société. A la fin, toutes ces passions sont purgées. Les personnages se sont défoulés, ont sorti tout ce qu’il avait sur le coeur et peuvent enfin repartir sur de bonnes bases. L’ensemble est servi par un casting cinq étoiles et vraiment convaincant. On en ressort de bonne humeur. Un vrai plaisir en cette fin d’année !

14/20

Drive – De Nicolas Winding Refn – 2011

Prix de mise en scène à Cannes en ce mois de mai 2011.  Premiers résultats au box office plus qu’encourageants, le film bénéficie en plus d’un bouche à oreille dithyrambique. Quoi de plus si ce n’est déjà un succès assuré ? « Drive » ne manque en effet pas de culot et d’originalité pour nous en faire voir de toutes les couleurs et mérite bien tout le ramdam dont il aura pu profiter. Rien ne presse, tout en douceur et en ralentis, « Drive » nous conduit droit dans l’innatendu total, emmené par une bande son ébouriffante aux sonorités très eighties. Une alternance de longs plans et de scènes qui s’enchaînent à la vitesse d’un bolide lancé en pleine course poursuite contre la police, une romance plutôt complexe mêlée à une sombre affaire de gangs, voilà ce qui nous attend dans « Drive ». Dit ainsi, le propos du film ne paraît pas original,non, mais la mise en scène si décalée apporte ce petit plus qui fait que le film possède une identité propre que l’on ne pourra définitivement pas comparer à d’autres films du genre. « Drive » s’attarde assez longuement sur la psychologie de ses personnages, notamment sur le caractère solitaire de son personnage principal incarné par un Ryan Gosling très inspiré et sur celui plutôt mélancolique d’Irene (Carey Mulligan), une jeune femme qui semble prisonnière d’une vie qui n’est pas la sienne. L’ensemble passe à travers des regards, un manque certain de dialogue mais un manque qui laisse passer plus d’émotions et qui nous permet, au final, de nous attacher d’avantage aux protagonistes. Une ambiance assez lourde, pesante  plane sur la quasi totalité du film, ce qui pourra décourager les spectateurs les plus réticents. « Drive » s’appréciera dans sa globalité ou alors ne s’appréciera pas du tout et laissera des spectateurs malchanceux au bord de la route, ils ne seront tout simplement pas rentrés dans l’histoire. Pour notre part, la pilule est plutôt bien passé malgré la violence démesurée qui surgit aux trois quart du film et qui ne le quitte pas jusqu’au clap de fin, une fin d’ailleurs trop rapide qui nous laisse malheureusement trop sur notre faim. « Drive » est une expérience cinématographique déroutante, dotée d’une mise en scène insolite et d’une interprétation sans faille de deux acteurs qui ne cessent de monter de plus en plus haut sur le devant de la scène cinématographique…

14/20



Une Education – De Lone Scherfig – 2009

Une excellente surprise ! Un film prenant, au visuel très sixties et à la mise en scène intéressante. Élève brillante, Jenny se prépare à intégrer Oxford. Sa rencontre avec un homme deux fois plus âgé qu’elle va tout remettre en cause. Dans un monde qui se prépare à vivre la folie des années 60, dans un pays qui passe de Lady Chatterley aux Beatles, Jenny va découvrir la vie, l’amour, Paris, et devoir choisir son existence… Il est très plaisant de voir le personnage de Jenny (Carey Mulligan) évoluer tout au long du film. Ses multiples découvertes du monde et des soirées mondaines lui forgent un Lire la suite